Le design peut influencer votre action. Tout comme un contenu peut manipuler votre opinion. Et si on ajoutait plus d’éthique dans nos designs ? Par respect pour nos utilisateurs, tout simplement.
Un peu plus d’éthique dans le numérique, c’est simplement voir l’humain derrière le consommateur. Un consommateur bousculé entre des techniques d’influence qui le manipulent et des informations croissantes sur ces stratagèmes des marketers.
GAFAM versus RGPD : la réponse du législatif
Premier scandale éthique du monde numérique : le vol de nos données ça existe. Scandale : Cambridge Analytica a collecté les données de millions d’utilisateurs de Facebook.
Facebook a enfin admis, il y a à peine un an, recueillir des données sur nos profils. Mais il n’y a pas que Facebook qui en sait beaucoup sur nous. Les publicités ciblées viennent de vos informations collectées et comportements adoptés sur Google, Amazon, etc…
Sommes-nous sauvés par le législateur européen avec le RGPD ? Arrivé, en mai 2018, Le Règlement général sur la protection des données préconise de recueillir le consentement des internautes pour la récolte de leurs données. Le RGPD c’est bien beau, mais les données recueillies avant le consentement, elles, n’ont pas disparu.
Le design, loin d’être innocent
Nos données sont volées et nos comportements sont manipulés. Voilà la nouvelle qui va plomber votre journée.
Manipulé, moi ? Jamais ! Et pourtant, vous l’êtes. Ce fameux design de l’attention, ou design persuasif vous pousse à l’action ou à la réaction. Que celui qui n’a jamais cliqué sur un “clic ici” lève le doigt ! Et n’avez-vous jamais rempli votre panier sur un e-commerce suite à un bouton “promo exceptionnelle du jour rien que pour vous maintenant” ?
Car les designers, poussés par l’industrie, savent comment vous fonctionnez. Ils utilisent des astuces algorithmiques pour capter votre attention, aspirer vos données et vous faire bouger. Avec un soupçon de psychologie industrielle et de techniques de marketing, vous allez craquer ou cliquer.
Un peu d’éthique dans ce monde là s’imposait. Encore faut-il faire accepter dans son entreprise ou à son client, que sens du business et sens moral peuvent aller de pair.
Quand les designers s’associent en faveur de l’éthique
Face à certaines dérives, les designers éthiques sont nés. Une association qui vous veut du bien. Leur objectif, tout comme celui de leurs colloques, “Ethics by design”, tient à ceci : permettre de comprendre les enjeux de la conception numérique responsable.
Qu’entendent-ils par conception “responsable” ? Principalement une prise en compte, à chaque phase d’un projet, des aspects
- environnementaux
- sociaux
- équitables
- d’accessibilité
- humains
Car l’éthique englobe tous ces aspects. Dans une optique d’ attention responsable, le collectif a même créé une méthodologie pour évaluer les fonctionnalités addictives d’un service numérique. Car oui, l’addiction peut vous gâcher des heures de vie.
L’humain au centre des préoccupations plutôt que le côté consommateur ? C’est cela la priorité du design éthique. Un humain, un consommateur qui a aussi un sens… critique.
Qui tique sur le manque d’éthique ?
Le consommateur connait son pouvoir d’action. Il boycotte les marques dont les valeurs et l’éthique ne lui correspondent pas. A bas les menteurs, les imposteurs, les irrespectueux de l’environnement et les exploiteurs des ressources humaines.
De plus en plus de consommateurs demandent aux acteurs du numérique de rendre des comptes. Que ce soit au niveau de leur :
- consommation d’énergie
- utilisation des matières premières
- modèle de consommation (concevoir du durable, moins jeter, réparer, recycler, …)
- valeur morale (moins de manipulations, plus de transparence, du commerce équitable…).
Ethique, sobriété et priorités
Impossible de parler éthique sans évoquer l’environnement et la sobriété. Certes le numérique aurait un impact positif sur la planète (moins de déplacement puisqu’on se réunit par skype). Cependant, combien de smartphones sont produits (et détruits) chaque année pour nous permettre d’utiliser cette technologie ?
Greenpeace demande aux industriels et aux Gafam de faire des efforts pour un green internet. Un projet comme le shift project nous exhorte à la sobriété numérique. Allons-y. La sobriété, le design éthique seraient au développement de nos interfaces ce qu’est l’ajout de sens à nos contenus.
Et si, comme le soulignait Ellie Sloïm, lors de notre colloque Kontinüum, nous veillions simplement à établir une relation de confiance avec notre cible et à répondre à un besoin ? N’est ce pas là la vraie éthique et le vrai sens de nos métiers ?
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