Le slow content, une écologie de mots

Le slow content, une écologie de mots

Prendre le temps de produire du contenu de qualité : le slow content repose sur une certaine économie de prise de parole. Et ça fait aussi du bien au SEO. 

En sport, deux concepts s’affrontent souvent pour déterminer la qualité d’un athlète. D’un côté, la vitesse, la qualité d’explosion, de déploiement de force sur une courte période. De l’autre, l’endurance, la capacité de développer son effort sur une période plus longue. Un marathonien est endurant. Usain Bolt va vite. En littérature, une fable très connue de La Fontaine oppose Le Lièvre et la Tortue. Le Lièvre pense que la rapidité peut lui permettre de gagner. La Tortue, consciente de ses forces et faiblesses, l’emporte finalement. Le slow content, en marketing de contenu, c’est être marathonien, c’est être tortue. C’est offrir un contenu “endurant” : un contenu pérenne, qui a été construit en prenant le temps de le construire.

Avant, le snack, maintenant, le slow content

En moyenne la visite d’une page web dure moins d’une minute. L’internaute survole le texte, atterrit sur certains intertitres et puis va voir ailleurs. La capacité d’attention et de rétention d’un internaute est notoirement comparée à celle d’un poisson rouge. Pendant tout un moment, pour faire barrage à cette démotivation de l’internaute, le snack content avait la côte. Contenu court, impactant, divertissant, facilement assimilé. Une sucrerie qu’on mange entre midi et le goûter. Donc, finalement, sympathique, mais qui ne fait pas un repas. Face à ce déluge de “La 3e réponse vous fera bondir” est venu s’opposer un autre concept : le slow content. Symbole d’une époque qui comprend enfin que son public n’est pas idiot, n’est pas du bétail. Le slow content répond à cette question : “Et si on écrivait non pas pour plaire ou être le plus partagé mais pour être plus authentique ?”

Un format plus slow content

L’idée n’est pas d’arrêter de produire, mais de réfléchir notamment au format. Le podcast est un exemple de format slow. Ne fut-ce que parce qu’il propose à l’internaute de prendre le temps quelques minutes – ou quelques dizaines ! – à l’écouter. Ecrire dans une optique de slow content c’est prendre le temps. Prendre le temps de s’interroger sur l’utilité de son contenu, vérifier ses sources, chercher les racines de l’information, le fameux ADN d’une entreprise et de sa marque. Et puis, une fois que l’on écrit, savoir s’arrêter… à temps. Le slow content, comme la valse, a 2 temps : celui de la rédaction et, non des moindres, celui de la validation voire de l’adhésion d’un client. Dans une optique slow, certes, il est bon de réfléchir avant d’écrire mais aussi d’être parcimonieux dans l’inondation des différents canaux. À commencer par réfléchir avant de partager tout azimut des contenus sur les réseaux sociaux.

Avec le slow content, on performe son SEO sans le savoir

Le slow content vise à arrêter de penser à produire pour Google. Le parti pris est plutôt de produire pour raconter ce que l’on est. L’obsession de produire des contenus dans le seul but de générer de bonnes statistiques peut faire oublier de parler singularité. La recherche de l’authenticité passe par la recherche du supplément d’âme que toute organisation possède et qui fait sa particularité. Un supplément d’âme qui ne se chiffre pas qu’en mots-clés. Et c’est bien là tout le paradoxe : sans avoir l’air d’y toucher, en allant au fond des choses, vous performez votre SEO. Un contenu de qualité, forcément plus long qu’un “snack”, vient étoffer votre champ sémantique, travailler sur les expressions de longue traine. Et en travaillant cette singularité, vous évitez la cannibalisation de mots clés.

Produire mieux, recycler plus

Comme concepteurs de contenu, nous avons de belles ambitions dans nos chartes : nous voulons créer du lien, donner du sens, entrer en contact. Et à ces ambitions se cogne souvent la question : “De quel sujet vais-je bien pouvoir parler ?”. Mais peut-être avez-vous déjà ce sujet dans votre besace. Robert Bresson, cinéaste, disait “Nouveauté n’est pas originalité ni modernité”. Le plus grand parti pris du slow content, dans son économie, est de savoir regarder dans le rétroviseur, trouver un article qui date d’un ou deux ans, le retravailler, lui donner une autre saveur, une autre valeur ajoutée. C’est ce qu’on appelle souvent le recyclage de contenu. Recycler dans le fond, dans la forme. En littérature, cela fait bien longtemps que toutes les histoires ont été racontées. En musique, également. Ce qui change ? La forme, la manière, le supplément d’âme – toujours lui. Pour information, ce contenu a originellement été écrit en janvier 2019. En recyclant un contenu qui traitait déjà à la base de slow content, on fait du slow content sur le slow content. C’est un peu renversant, non ?

Proposer du slow content, une responsabilité sociétale

“C’est la fin de l’abondance”. Ne nous voilons pas la face, nos contenus digitaux consomment. Tout ce qui est en ligne se trouve sur des serveurs, autant de machines, qui ont un impact sur le changement climatique et épuisent des matières premières. Créer slow content, plus durable, raisonnable, utile, c’est aussi se lancer dans une croisade. Oui, oui, une croisade contre les modèles actuels, qui sont encore trop bercés par l’infobésité et la volonté égotiste d’être toujours plus vu, toujours plus entendu. Savoir parfois se taire si on n’a rien à dire, savoir être humble, savoir porter sa valeur d’économie … Savoir dire non, aussi, à la communication creuse. Dans notre agence, nous sommes partisans de ce modèle : créer moins mais mieux. Créer utile, créer pérenne. Créer avec raison, avec coeur, sans se laisser emporter par les torrents des modèles parfois trop consuméristes. Le slow content fait partie intégrante de nos réflexions quand nous mettons en place un calendrier éditorial. Création utile, gain de temps de cerveau, gouvernance maîtrisée et ingénierie éditoriale : découvrez notre prestation.
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