Découpler pour mieux régner. C’est le mot d’ordre de la chaîne éditoriale numérique, puissant outil de gestion et de gouvernance des contenus.
La chaîne éditoriale numérique est un procédé méthodologique appliqué aux tâches de création de contenu digital. À la fois outil de bonne gouvernance et d’automatisation, elle réduit les coûts de production de contenus et assure un meilleur contrôle qualité. Elle permet également de maintenir l’information à son niveau le plus essentiel. Comment ? En cultivant l’art du découplage. Explications.
La chaîne éditoriale numérique ou le contenu comme service
Le principe central sur lequel repose la chaîne éditoriale est le principe de la séparation entre format de création et format de production de contenu. La fameuse distinction fond/forme qui permet d’embarquer le contenu comme un service. En mode CaaS (content as a service), dans n’importe quel système d’information, sur base d’une architecture découplée (headless).
L’intérêt majeur de ce découplage est de pouvoir générer ad libidum autant de formats de publication que nécessaire à partir d’un seul format de création. Polymorphique, la chaîne éditoriale numérique crée ainsi des dispositifs éditoriaux et informatifs multiusage, multisupport et multimédia, au départ d’un seul fonds documentaire.
Cette approche peut-être décrite comme un anti WYSIWYG (« What you see is what you get ») : pas question, ici, pour le concepteur de contenu de se soucier du rendu final comme sur papier. Conformément aux bonnes pratiques de l’écriture en conscience, il est question de prendre de la hauteur et de rédiger le contenu au niveau de l’intention, du vouloir dire. Donc plutôt en mode WYSIWYM : « What you see is what you mean».
Autre atout majeur de ce traitement découplé du contenu : une plus grande pérennité de l’information. Le contenu qui existe sous un format de création autonome dans la chaîne éditoriale, n’est plus ou moins dépendant des évolutions technologiques. Autrement dit, le fond conserve toute son intégrité dans le temps.
L’architecture découplée type d’une chaîne éditoriale
Techniquement, une chaîne éditoriale numérique fonctionne autour de 4 dispositifs de fonctionnement :
- des modèles formels, des schémas documentaires, des modules éditoriaux pour contrôler l’architecture de l’information ;
- d’une interface de création et d’édition pour rédiger des contenus conformément aux modèles ;
- d’un ensemble organisé pour des espaces d’indexation, d’archivage et de curation de contenu interne ;
- de moteurs de publication pour embarquer les contenus sous des formats lisibles (HTML, PDF, etc.).
Séparation et revalorisation des métiers
Si elle distingue format de création et de production, la chaîne éditoriale numérique repose aussi sur le principe de la séparation des métiers. Un concepteur de contenu n’est pas un auteur, qui n’est pas rédacteur, qui n’est pas un correcteur, qui n’est pas un diffuseur, etc.
En tant qu’outil de bonne gouvernance et de gestion des flux de travail, la chaîne éditoriale entend bien revaloriser chaque compétence spécifique autour du contenu, réintroduire ces métiers et les mettre à profit pour ce qu’ils sont, dans un objectif qualitatif. Contrairement aux suites bureautiques qui tendent à mélanger les rôles et les attributions, elle remet donc de l’ordre, dans le respect du travail et des responsabilités de chacun. Le cycle de création et de production des contenus est encadré.
En cela, la chaîne éditoriale est un parfait remède aux excès du on mélange tout, on ne dit plus rien.Vous aussi, vous voulez refaire sens et réinstaurer la cohérence dans vos contenus ? Mettez en place cette infrastructure, et créez des stratégies à valeur utile.
De la charte éditoriale, il en est aussi question dans notre webinaire pour produire des contenus de qualité en quantité : en une heure, Muriel Vandermeulen vous explique comment mettre en place un workflow éditorial efficace. Les sessions se donnent toujours un jeudi, de 14h à 15h.